Un système de gestion du rendement aide les gestionnaires et les membres du personnel à travailler de pair en vue d’atteindre des objectifs importants et de bien faire leur travail. Or, même quand ce système fonctionne bien, les méthodes habituelles d’évaluation du personnel peuvent néanmoins conduire à des résultats inéquitables. Pourquoi? Parce que les membres du personnel sont d’abord jugés sur leur capacité à travailler selon les normes et les standards culturels canadiens, de sorte qu’on risque de ne pas voir l’ensemble de leurs contributions.
Une gestion du rendement axée sur l’équité permet aux gestionnaires de reconnaître les forces d’une équipe diversifiée avec exactitude. Il en découle une plus grande motivation du personnel, des taux de roulement de personnel plus faibles, voire une augmentation de la productivité.
Un système de gestion équitable du rendement ne s’appuie pas sur la norme universelle de satisfaction des attentes. Plutôt que de soumettre chaque personne à une même norme, les gestionnaires évaluent les membres du personnel en fonction des points forts, de leurs contributions et de leur efficacité dans l’exercice de leurs principales responsabilités.
Une bonne compréhension de ce qu’est un « bon rendement » suppose de prendre en compte le fait que des personnes issues de milieux différents peuvent avoir appris des méthodes de travail ou de communication différentes. Par exemple, certaines cultures communiquent plus directement ou indirectement que ce à quoi on est habitué dans les milieux de travail canadiens. La difficulté de certains membres du personnel à communiquer avec leurs collègues peut être due à une différence culturelle plutôt qu’à une lacune en communication. L’apprentissage de la communication avec les autres est une responsabilité mutuelle, et non la seule responsabilité des personnes qui viennent d’horizons différents.
En voyant cela comme des différences plutôt que comme des problèmes de rendement, les gestionnaires pourront accompagner les personnes concernées et trouver des moyens de les aider. Un.e employé.e qui n’a connu que la culture professionnelle canadienne peut bénéficier d’un accompagnement ou d’une formation sur l’humilité culturelle. Un.e employé.e qui fait ses premiers pas dans la culture professionnelle canadienne peut pour sa part bénéficier d’un accompagnement professionnel qui tient compte de systèmes tels que le sexisme, le racisme et le suprémacisme blanc.
Un système de gestion équitable du rendement tient également compte des handicaps des membres du personnel et des mesures d’adaptation dont certaines personnes peuvent avoir besoin. Par exemple, les personnes autistes peuvent avoir plus de facilité à assimiler l’information si elles évitent le contact visuel. Cette attitude est souvent prise pour du désintérêt ou de l’impolitesse, mais elle peut signifier que ces personnes sont concentrées et attentives à l’information qu’on leur transmet. La reconnaissance de telles différences crée un système plus équitable pour tout le monde.
La gestion du rendement est sujette à la partialité. Voici des mesures supplémentaires à prendre pour cerner les biais et les préjugés, les prévenir et y remédier :
La gestion du rendement consiste à confirmer que les membres du personnel participent à la mission et l’orientation stratégique de l’organisation. Pour que le processus soit équitable, il faut tenir compte de la manière dont les employé.e.s souhaitent progresser et s’épanouir. Vous devez garder à l’esprit que la croissance recherchée n’est pas la même pour tous, que tout le monde ne cherche pas forcément à obtenir une promotion. Certaines personnes préfèrent se spécialiser davantage dans leur domaine d’expertise, tandis que d’autres souhaitent changer de domaine ou acquérir des compétences complémentaires.
Lors de l’évaluation de membres du personnel dont le rendement est insuffisant, les gestionnaires doivent d’abord déterminer si ces personnes sont bien soutenues. Ont-elles reçu une formation pertinente? Des gestionnaires ou des expert.e.s en la matière sont-ils disponibles pour les encadrer et leur proposer d’autres ressources? Leur charge de travail est-elle réaliste et est-il possible de négocier les délais et les résultats attendus?
Enfin, une main-d’œuvre diversifiée signifie qu’un plus grand nombre d’employé.e.s appartiennent à des communautés qui font face à des défis particuliers, comme avoir à gérer la perte d’êtres chers ou un traumatisme. Les gestionnaires qui ont une vaste compréhension du bien-être, qui inclut la santé mentale, physique, émotionnelle et spirituelle, disposent d’un contexte plus large pour favoriser le rendement des membres de leurs équipes. Il faut discuter de ces défis et difficultés pour que l’organisation puisse offrir plus de ressources à son personnel, telle une meilleure couverture en santé mentale.
Créer l’équité pour les membres du personnel peut également consister à leur donner plus de poids et d’influence dans la gestion du rendement. Vous pouvez faire participer les employé.e.s de manière constructive à presque toutes les étapes de la gestion du rendement.
Les compétences sont les normes auxquelles les employé.e.s sont censés se conformer. L’antiracisme et l’antioppression (ARAO) ainsi que la justice, l’équité, la diversité et l’inclusion (JEDI) englobent un ensemble de comportements, de connaissances, de capacités et d’habilités qui constituent une compétence. Le fait d’inclure officiellement l’équité, l’inclusion et l’antioppression dans les critères d’évaluation incite les membres du personnel à se perfectionner dans ces domaines, comme dans n’importe quel autre.
Outre l’équité, l’inclusion et l’antioppression, vous pouvez inclure d’autres compétences pertinentes, notamment les suivantes :
Exemple
Compétence : équité, inclusion et antioppression
En matière de rendement, les membres du personnel occupant des postes d’assistant.e et de coordinateur.trice sont censés atteindre au moins le niveau 2. Les gestionnaires et les directeur.trice.s devraient atteindre au moins le niveau 3 et le personnel dirigeant, le niveau 5.
Pour évaluer plus équitablement le rendement :
Des études révèlent que les femmes et les personnes racisées sont moins susceptibles de demander une promotion ou une augmentation de salaire, et qu’elles risquent plus d’être pénalisées si elles en demandent une. Aidez les employés issus de milieux marginalisés à progresser dans leur travail en communiquant les voies d’avancement dans des endroits facilement accessibles.
Rédigez clairement les politiques et les processus dans le manuel de l’employé et passez-le en revue lors de l’intégration de l’employé afin qu’il ait la possibilité de poser des questions. Faites figurer ces informations sur toutes les offres d’emploi internes.
Les politiques qui aident les employés issus de milieux marginalisés à progresser dans leur travail sont notamment les suivantes :