L’équité en matière de ressources humaines (RH) devrait être une priorité pour les organismes à but non lucratif (OBNL) qui souhaitent que leurs pratiques en interne traduisent le bien commun qu’elles cherchent à atteindre à travers leur mission et leurs programmes. L’équité va au-delà de la justice du fait qu’elle vise à créer des conditions égales qui permettent aux gens de participer pleinement à la société. L’équité reconnaît que certains groupes font face, bien malgré eux, à plus d’obstacles que d’autres, de sorte que le fait d’offrir simplement un traitement égal ne suffit pas à combler l’écart.
Différence entre égalité et équité (Source : Ciell)
Il n’existe pas de norme universelle en ce qui concerne l’équité, mais de plus en plus d’OBNL adoptent un cadre d’équité pour guider leur mission, leurs programmes et leurs politiques internes. Les deux cadres les plus courants sont le cadre JEDI (justice, équité, diversité, inclusion) et le cadre ARAO (antiracisme et antioppression). Ces deux cadres sont semblables à bien des égards en pratique, mais le langage utilisé peut s’appliquer différemment selon les groupes.
Les cadres JEDI et ARAO peuvent constituer une base pour l’adoption de pratiques équitables en matière de RH. Utilisez le cadre sur lequel s’appuie déjà votre organisation pour ses politiques et ses procédures de RH. Si votre organisation n’a pas encore opté pour un cadre en particulier, vous pouvez en choisir un dans l’intervalle pour vous guider dans vos efforts visant à créer ou à redéfinir les politiques et les pratiques RH aux fins d’équité.
Les milieux de travail équitables tendent à accroître le bonheur et la productivité du personnel. Des politiques et des pratiques visant le personnel qui sont plus équitables ainsi que l’offre de soutien au personnel aident également à gérer certains des défis liés aux RH propres au secteur à but non lucratif.
Les équipes de RH jouent un rôle déterminant pour améliorer l’équité au sein des organisations. Les politiques et les pratiques concernant le personnel influent grandement sur la culture organisationnelle. Par exemple, les politiques relatives au recrutement et à l’avancement sont importantes pour constituer une main-d’œuvre diversifiée dans un milieu de travail inclusif. Les équipes de RH sont parfois appelées équipes « Personnes et culture » pour refléter leur influence stratégique sur le bien-être du personnel, la culture organisationnelle, l’apprentissage et le perfectionnement.
Les équipes de RH qui réussissent le mieux à promouvoir l’équité possèdent généralement quelques-unes des qualités suivantes :
L’existence d’un cadre d’équité vous permet d’adopter une approche réfléchie et structurée pour élaborer des politiques et des pratiques équitables en matière de RH, en plus de vous aider à justifier vos décisions. En ce sens, le recours à un cadre d’équité peut s’avérer plus utile que la lecture du guide étape par étape de quelqu’un d’autre. La forme que prend l’équité varie d’une organisation à l’autre.
Les équipes de RH commettent souvent l’erreur de tenter de mettre en œuvre l’équité par de petites actions ou mesures qui n’ont pas nécessairement de lien entre elles.
Par exemple, vous pourriez envoyer à l’avance les questions d’entrevue d’embauche aux personnes qui ont posé leur candidature, ce qui constituerait une pratique équitable. Mais il y aura incohérence dans votre façon de faire si d’autres étapes du recrutement semblent moins équitables, comme le fait de ne pas divulguer les fourchettes de salaires dans l’offre d’emploi ou de poser des questions d’entrevue tendancieuses.
Si votre lieu de travail n’a pas adopté un cadre d’équité pour l’ensemble de l’organisation, vous pouvez choisir un cadre uniquement pour les RH entre-temps. Vous voudrez peut-être vérifier si les équipes responsables des programmes ou de la collecte de fonds utilisent déjà des cadres d’équité, car la cohérence peut faciliter les décisions futures.
En pratique, la plupart des cadres d’équité ont de nombreux points en commun. Quel que soit celui que vous choisissez, il ne risque pas de limiter les mesures que vous pouvez prendre si l’objectif est d’obtenir des résultats plus équitables. Le langage utilisé dans chaque cadre peut donner une indication sur les qualités de votre approche à certains publics. Par exemple, un cadre ARAO implique une approche plus dynamique en ce qui concerne la remise en question et la reconstruction des systèmes qui oppriment les gens. Il montre que votre organisation est prête à avouer que le racisme et l’oppression sont des obstacles majeurs à un avenir plus équitable.
JEDI est l’acronyme de justice, équité, diversité et inclusion. Il s’agit d’un nouveau cadre qui gagne en popularité depuis 2020, et d’une évolution de l’EDI (équité, diversité et inclusion). La lettre « J » signifie justice, plus particulièrement la justice raciale. L’ajout d’une optique de justice à ce cadre marque le début d’un chevauchement avec les principes ARAO.
ARAO est l’acronyme d’antiracisme et antioppression. Il implique une approche dynamique pour combattre et éliminer le racisme et l’oppression en changeant les systèmes, les structures, les politiques et les pratiques afin de redistribuer et de partager le pouvoir de façon équitable. Les praticien.ne.s de l’ARAO partent du principe que les systèmes d’oppression, comme le racisme, le capacitisme et le sexisme, sont profondément implantés et que nous devons établir de nouvelles façons de faire exemptes d’une telle oppression.
Certains OBNL adaptent leurs cadres d’équité en fonction de leur mission et de leurs activités, en y intégrant des principes importants tels les suivants :
Que vous adoptiez le cadre ARAO, le cadre JEDI ou une autre variante, préparez-vous à un travail long et semé d’embûches. Au fil des siècles, les gouvernements, les industries et les autres entités qui détiennent le pouvoir ont façonné notre monde de manière à marginaliser un grand nombre de personnes au profit de quelques-unes. Pour redresser ces torts, il faut que chacun et chacune d’entre nous fassent preuve de leadership et d’engagement, tout en comprenant que la responsabilité ne repose pas uniquement sur nos épaules et celles de nos équipes.
Un cadre propose en définitive un langage commun pour parler de votre travail. Ce qui importe le plus, ce sont les mesures que vous prenez pour concrétiser ce cadre.